Détour
L’été, le temps paraît ralentir, invitant à un certain laisser-aller, à la détente, à la contemplation. En extérieur, on déambule, on prend le temps de se perdre, on s’assoit sur un muret, on s’allonge sur un coin d’herbe. À l’intérieur, on oublie le mobilier pour s’asseoir parfois directement au sol, sur les tomettes tièdes d’une fin de journée. Ce qui frappe alors, c’est la relation tactile que l’on a avec notre environnement. C’est cette spontanéité propre à l’été, doublée de cette perception très physique de l’espace, dont nous nous sommes inspiré.e.s pour imaginer cette pièce à vivre.
Nous proposons un salon exempt de tout mobilier, où l’accent est porté sur les surfaces et leurs matériaux, leurs couleurs, leurs textures, leurs températures, sur la manière dont la lumière va filtrer ou se refléter sur chacune d’elle, ainsi que sur le décor.
On y pénètre par un petit vestibule, carrelé au sol, séparé de l’espace principal par un rideau blanc qui laisse entrevoir le reste de la pièce. Préambule au salon, on est invité à s’y déchausser. Passé ce filtre, on accède au cœur de la pièce. Le sol est couvert de paille de riz tissée. Un muret carrelé court le long des murs et incarne tantôt un accoudoir, un dossier, une bibliothèque, un coin de table… Situé à hauteur de regard lorsqu’on est assis au sol, il prend plus d’ampleur sous la fenêtre, où il forme comme une estrade sur laquelle on peut se prélasser.
Des objets, fleurs, livres et bibelots peuplent ça et là cette excroissance murale. Les murs et le plafond sont ponctués de fresques qui pourraient presque rappeler certains paysages du Cap Corse où les montagnes se jettent dans la mer.
Dans ce lieu désencombré, on est invité à s’approprier l’espace comme on l’entend, à s’asseoir ou s’allonger directement au sol, à attraper un coussin pour y reposer sa tête, ou encore à s’adosser contre le muret.
Projet finaliste de la Design Parade Toulon #4